Pour la mise en place des pépinières, plusieurs villages ont été choisis, mais ici , nous nous focaliserons uniquement sur les installations au niveau du village de Sarodrano. Ces sites ont été choisis pour plusieurs raisons, notamment la possibilité de bouturage des coraux, mais également pour l’opportunité offerte par la présence du projet de recherche et d’autres facteurs sociaux et environnementaux, notamment l’acceptabilité des villageois et la conduite de recherche antérieure permettant la comparaison des résultats (Todinanahary et al., 2017).
A Sarodrano, plusieurs tables de corail de 2 m de long et 1 m de large ont été utilisées. Le site de pépinière répond aux critères environnementaux adaptés à la croissance corallienne et aux facteurs sociaux, dont un accès facile aux villageois (<5m à marée haute). Chaque table contient 128 boutures de corail, qui sont des fragments d’environ 10 cm (avec 1 à 5 branches) prélevés de colonies mères collectées sur un récif naturel à proximité de la pépinière. Deux espèces ont été utilisées : Acropora cf. muricata et Acropora cf. cervicornis.
Nous avons évalué le nombre de fragments de corail perdus et morts chaque mois et noté le blanchissement observé sur 20 tables. Nous avons mesuré, tous les mois, la croissance en calculant l’augmentation du volume des branches à partir des photos prises sur plusieurs colonies taguées, réparties sur les 20 tables.
Les résultats sont en cours de traitement pour publication, mais les résultats préliminaires montrent que sur l’ensemble des 20 tables, 2496 fragments ont été plantés. De janvier 2019 à janvier 2020, nous avons observé un taux de survie final de 88,7 ± 9,9 %, avec un total de 238 fragments morts observés. Le taux de blanchissement était de 7 % avec un total de 168 fragments pâles ou blanchis observés sur l’année.